Périmètre & Parcours

[De quoi parle-t-on ?]
padc

Dès lors qu’on cherche à circonscrire le champ du PADC, l’ESC étant à la fois dimension transversale et entrée spécifique, on verra l’espace s’ouvrir sur le temps

Un dispositif avec un périmètre…

Dans un premier temps, on inclut dans le périmètre du dispositif toutes les actions éducatives avec une dimension socioculturelle explicite  :

  • les actions inscrites dans le cadre ou le prolongement des référentiels ESC, visant le développement personnel et l’engagement dans des pratiques sociales (voir référentiel de métier),
  • les actions socioculturelles conduites sous la responsabilité d’un personnel de l’EPL (ESC ou non), sachant qu’elles peuvent ne pas se réduire à la dimension socioculturelle. Par exemple, projet Vie scolaire, EPS (avec les APSA), coop inter, edd, santé…
  • les actions peuvent être conduites ponctuellement ou tout au long de l’année (voire du cycle de formation),
  • les actions sont positionnées sur des temps scolaires ou para-scolaires, et dans ce cas en lien ou non avec l’ALESA,
  • les actions mobilisent ou non des financements extérieurs.

Le périmètre est donc large, mais si l’action éducative met l’apprenant « au centre », il est nécessaire de régler la focale sur son parcours éducatif, tout au long de son parcours scolaire dans l’établissement.


…inscrit dans des parcours

C’est bien un décentrement qu’il s’agit d’opérer si on veut penser une éducation socioculturelle telle qu’elle est vécue par l’élève : un référentiel construit nécessairement une vision cohérente des parcours éducatifs dans la durée.

  • Les actions sont cohérentes (ou non) compte tenu de leur place dans des parcours éducatifs qui articulent apprentissages obligatoires ou optionnels, champs, expériences, rencontres, …
  • L’entrée par les parcours privilégie le point de vue des jeunes en formation, lesquels sont associés au diagnostic et à l’évaluation → ce qui permettra de mettre à jour les parcours cachés (hors école, hors actions ?) ?
  • → Les parcours prescrits sont construits et présentés dans le volet culturel, ils sont évalués globalement : on pourra ainsi vérifier que les parcours réels ont permis d’atteindre les objectifs éducatifs (→ avec quels indicateurs ?)

C’est pourquoi le PADC

  • s’établit sur la base d’un diagnostic conduit avec équipes et usagers (voir diagnostic).
  • définit un parcours (ou « curriculum prescrit ») à partir de situations d’apprentissage, d’expériences, de rencontres … dont il aura défini les objectifs.
  • se donne les moyens de vérifier que ses objectifs éducatifs sont atteints (à l’aide d’indicateurs), pour confronter le curriculum prescrit au curriculum réel.

La notion de parcours ouvre sur des questionnements fertiles :

  • y a-t-il des publics privilégiés, oubliés, ou prioritaires, lesquels, comment sont conçus leur parcours, avec quel impact ?
  • quels sont les champs artistiques et culturels couverts, obligatoires et/ou volontaires  ? Quels sont les champs non couverts et pourquoi ?
  • les actions d’éducation artistique varient-elles les postures de réception et de création  ? Dans les parcours de quels groupes ?
  • comment les actions se situent-elles dans leur rapport aux territoires : thématiques, modalités, partenariats ?
  • qu’est-ce qui oriente les choix de l’établissement ?  Quel document présente la vision globale des objectifs et des parcours aux usagers ?
  • à quel moment et selon quelles modalités les jeunes, les équipes pédagogiques et éducatives, les partenaires… sont-ils associés à la conception des actions ou du volet culturel?

Ce n’est pas une petite révolution copernicienne qui va nous effrayer : au nom des valeurs qui animent notre action, c’est bien la moindre des choses que de travailler à une représentation la plus claire possible des intentions éducatives portées par l’établissement, et des parcours proposés aux jeunes que nous avons en charge d’éduquer.

Tant qu’un PADC n’est pas élaboré, l’ensemble des actions socioculturelles constitue un « sous-ensemble flou » du volet éducatif du projet d’établissement ; peut-être pas dans l’esprit de l’enseignant, peut-être pas, même, dans l’esprit de l’équipe ESC, mais en est-il de même pour la communauté éducative ? et surtout : dans l’esprit des jeunes ?

Toute action éducative s’inscrit dans un contrat éducatif : or, que savent les jeunes, les collègues, les équipes de direction, les parents, les partenaires du dispositif éducatif d’éducation socioculturelle dans notre établissement (et non en général) ?

Le PADC est bien l’occasion de dépasser le « dispositif de fait » pour élaborer un référentiel d’action, pour faire émerger, collectivement, un curriculum prescrit et ne plus se satisfaire d’un curriculum… implicite ? caché ?

(Pour approfondir : une approche de la notion de curriculum chez Perrenoud)


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