Image

[Communication médiatisée]
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Il existe deux grandes familles d’image : les images matérielles et les images mentales. Dans cette dernière catégorie, que nous ne développerons pas ici, on peut distinguer les images produites par une activité mentale consciente et celles qui appartiennent au domaine du subconscient (rêves, hallucinations….)
Parmi les images matérielles on peut également faire une distinction entre les images naturelles (qui concernent la perception visuelle directe), et celles qui concernent les représentations. Dans le langage courant, lorsqu’on parle d’image, c’est généralement à cette dernière catégorie que l’on fait référence.
Ces quatre formes fondamentales d’image ne sont pas sans interférer les unes sur les autres. L’activité d’imagerie, qu’elle se rapporte à l’image-représentation ou à l’imaginaire de la pensée, fonctionne toujours sur des formes globales (non discursives) dans lesquelles l’analogie joue un rôle déterminant.

L’image-représentation
Depuis le dessin rupestre jusqu’à l’écran d’ordinateur, en passant par le vitrail de la cathédrale gothique, il existe une diversité quasi infinie d’images que l’on peut catégoriser selon des critères variés. Toutefois, la représentation implique toujours l’institution d’un tenant-lieu, c’est-à-dire un élément qui par un certain nombre de conventions remplace un objet ou un être réel. La peinture figurative ou la photographie représente une personne, un lieu, des objets… le film représente une histoire imaginaire ou non…
Cette notion de représentation est ambiguë, dans la mesure où elle repose à la fois sur des conventions arbitraires (telle que la perspective par exemple) et sur une analogie avec la chose représentée. Dans une image, tout le monde perçoit toujours quelque chose, mais ce quelque chose n’a pas forcément la même valeur ni le même sens pour tout le monde.
Par ailleurs, ce fonctionnement analogique de l’image est source de confusion entre l’image et son référent, c’est-à-dire entre la représentation et le représenté. Par exemple, en parlant de la télévision, l’expression « fenêtre ouverte sur le monde » entretient l’idée que ce que je perçois sur l’écran est la réalité (comme celle du paysage que je perçois en ouvrant ma fenêtre) et non pas une représentation de la réalité.

La fonction expressive de l’image
Non seulement une image transmet des informations sur la chose représentée mais elle transmet en plus de ces informations, une tonalité affective, émotionnelle, une valeur supplémentaire que l’on désigne généralement par expression. Cette dimension expressive repose elle aussi sur des conventions et elle est construite par une culture commune et par les expériences visuelles antérieures propres à chacun. La fonction expressive de l’image peut être plus ou moins présente ou recherchée, plus ou moins formalisée ou portée par la subjectivité de l’auteur… L’expressivité de l’image entraîne le spectateur au-delà de la simple perception, elle s’adresse à son imaginaire et contribue à l’enrichissement du sens qui à son tour transformera les bases de la réception des perceptions visuelles futures.

Image et visible
Si l’image tient lieu de quelque chose à la place du référent absent (objets ou personnages), cela signifie que le sens de l’image est d’abord fondé sur l’absence.

Les signes ne sont pas là à la place des choses comme une forme affaiblie de la présence. L’absence des choses propres aux images inscrit la fondation de leur sens dans le renoncement à la perception lumineuse et sensible du monde.
MONDZAIN Marie-José – 2003.

Du fait de son origine même, l’image a donc quelque chose à voir avec l’invisible et, toujours selon Marie-José MONDZAIN, ce qui menace aujourd’hui de détruire le pouvoir de l’image sur nos imaginaires, c’est précisément le déferlement ininterrompu du visible.

Site indispensable : une mine de ressources sur l’image concoctées par J.-P. Achard : Sur l’image.

Point de vue
La notion de point de vue peut être entendue de 3 façons :

  • Le point de vue visuel : c’est le point d’où je vois. Il correspond à l’emplacement physique de l’œil ou de l’appareil de prise de vue. Il est tributaire de la hauteur, de l’angle de prise de vue, de la focale utilisée….
  • Le point de vue identitaire : le point d’où je m’exprime. (à dissocier ou non du point suivant. On dira par exemple « du point de vue des élèves… »
  • Le point de vue idéologique : le point d’où je pense. Exprime l’opinion particulière de quelqu’un.

Dans un propos visuel ou audiovisuel, ces trois points de vue sont bien sûr mêlés. Une photo, une image télévisuelle ou cinématographique sont toujours porteuses d’un point de vue (avec ses trois dimensions qui correspondent à : voir, être, penser). Cela signifie que, derrière chaque image, il y a toujours quelqu’un qui opère des choix, avec sa propre subjectivité, sa culture, et une intention, explicite ou non. Comme pour n’importe quel texte, l’image est d’abord un fait d’auteur. C’est un point pédagogique important que de ne pas laisser croire qu’il y aurait des images « naturelles », « vraies », « allant de soi »,… L’image est toujours une construction, elle est toujours un point de vue.

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