Langage

[Communication humaine]abc

Langage
Au sens premier, le mot langage -employé seul- désigne uniquement le langage verbal envisagé dans sa double composante orale ou écrite (l’étude du langage ainsi entendu relève de la linguistique).
Au sens second on appelle langage tout système de signes organisé en vue de permettre la communication. Le mot doit donc être qualifié (langage des fleurs, de la musique, du cinéma…). Dans cette acception, son étude relève de la sémiologie.

Langue : c’est la « partie sociale du langage » (Saussure), le code de communication commun aux membres d’une même communauté.
Parole : c’est l’usage que fait un individu de sa langue :

La langue est une structure socialisée que la parole asservit à des fins individuelles et intersubjectives, lui apportant un dessein nouveau et strictement personnel.
Benveniste, Problèmes de linguistique générale. 1966.

Cette notion renvoie d’ailleurs à toutes les « manifestations langagières » de l’homme.

Discours :

Manifestation de la langue dans la communication vivante, le discours implique d’abord la participation du sujet à son langage à travers la parole de l’individu »
Julia Kristeva

Rhétorique

[Communication humaine]
abc

La rhétorique est la faculté de découvrir par l’intelligence ce qui, dans chaque cas, peut être propre à persuader. Même si nous possédions la science totale, il y a des gens que nous n’arriverions pas à persuader, car le discours scientifique n’emporte pas, de soi, l’adhésion.
Aristote, Rhétorique,I,I,12

La spécificité, la force et la limite de la rhétorique, c’est qu’elle est fondée sur une logique, mais une logique qui n’est pas scientifique : une logique qui s’appuie sur des raisonnements communément acceptés, une logique du vraisemblable ; le domaine de la rhétorique, c’est tout ce qui est relatif et discutable.
La rhétorique est d’abord l’art du rhéteur, de celui qui parle en public : elle est l’art de persuader par la parole. La persuasion consiste à agir sur les destinataires du discours

  • pour leur faire adopter une opinion (différencier le vrai du faux : genre judiciaire)
  • pour leur faire éprouver un sentiment (différencier le bien du mal : genre démonstratif ou épidictique)
  • pour les faire agir (différencier l’opportun de l’inopportun : genre délibératif)

En modifiant la perception ou le comportement des destinataires, la persuasion opère dans un cadre social et culturel, elle prend en compte attitudes, relations et positions des individus, en fonction des usages, des moeurs, des lois, des codes, des rites…; elle est à l’oeuvre dans toutes les techniques de manipulation et d’intoxication : séduction, publicité, commerce, politique, religion, management, idéologie. Tout le champ des relations sociales est donc soumis à l’empire de la rhétorique.
La rhétorique prend en compte tous les aspects de la parole : le langage, la voix, le geste, le regard, les informations qu’on donne, qu’on demande ou qu’on conteste, les raisonnements, l’objectif qu’on se donne…
Le mot de rhétorique s’applique parfois à l’ensemble des figures de langage, qui sont un des outils qui favorisent la séduction : c’est une rhétorique restreinte, liée au développement de l’esthétique (par exemple on parle d’une «rhétorique de l’image »).

Voir aussi:

Langage audiovisuel

[Communication médiatisée]
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Langage cinématographique : ensemble des codes généraux et particuliers permettant de structurer les divers matériaux expressifs propres au cinéma et d’organiser ce type de discours signifiant qu’on nomme film.
GARDIES André et BESSALEL Jean – 1992-Différences principales entre le langage cinématographique ou audiovisuel et le langage verbal.

Alors qu’il existe de nombreuses langues «naturelles», l’expression cinématographique réfère à un seul et unique système. (S’il y a plusieurs manières de faire des films, il n’y a qu’un seul langage cinématographique.)

Le langage verbal emploie deux matériaux expressifs (la voix et l’écrit). Le cinéma mobilise cinq sortes de substances (images, écrits, paroles, bruits, musiques).

Les langues utilisent des symboles entièrement arbitraires. Le cinéma repose au départ, sur des signes iconiques, c’est-à-dire des représentations plus ou moins mimétiques des objets eux-mêmes.

Dans le langage cinématographique ou audiovisuel, il n’y a pas de « règles grammaticales » qui auraient la consistance, la stabilité, ou l’aspect contraignant de celles des langues naturelles. Il y a en revanche des formes et conventions langagières portées par une culture artistique commune et sans cesse reconstruites par les pratiques de production et de réception.

Contrairement à la langue, qui autorise dans certaines conditions la permutation des rôles d’énonciateurs, les protagonistes de la communication audiovisuelle ne sont pas sur un pied d’égalité (je ne peux pas « répondre » à un film ou é de TV en utilisant les mêmes matériaux expressifs).

Toute communication audiovisuelle nécessite l’utilisation de technologies (parfois très complexes) qui la situent d’emblée en tant que produit et donc de marché (les industries culturelles) et qui a aussi pour effet de dissymétriser fortement les rôles et les pouvoirs entre énonciateurs et récepteurs.

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