Art contemporain

Pour comprendre

Plutôt que de débuter par du discours, voici trois vidéos pour essayer de comprendre l’art contemporain par des ressentis, des constats ou des analyses, des déambulations, des réflexions pédagogiques, sociales et esthétiques…

  • Une vidéo documentaire de l’Université de Namur, Art contemporain, huit itinéraire (2016 ; première partie) :

  • Une proposition de la Biennale de Lyon (2019) :

  • Une ballade à la Biennale de Venise (2019) :

Voir de l’art contemporain ?

Faut-il emmener les jeunes voir de l’art contemporain ? Évidemment …, mais pourquoi ?

Une multitude de mouvements

Qu’est-ce que l’art actuel, ou contemporain ? C’est l’art d’aujourd’hui, l’art vivant, multiple, créé par les artistes mais aussi parfois par le public qui interagit avec les œuvres, et par les institutions, qui les montrent.
Un art vivant
Sa définition est très liée à la notion de temps. Il regroupe deux ou trois générations d’artistes et couvre à peu près le temps écoulé depuis 1960. Cet art est variable et multiple, toujours en mutation, en partie insaisissable donc. Comment se repérer alors dans ce « bouillon de culture » ? Quelles que soient les différentes orientations prises par les artistes, elles obéissent toutes à la même constante : l’art ne répond plus aux critères que l’on a toujours attendus de lui (règles de composition graphique, matériaux, techniques…). Le plaisir que trouvait le public dans l’esthétique, l’harmonie visuelle ou l’érudition n’existe plus : déjà les Impressionnistes ne faisaient pas l’unanimité (Van Gogh n’a vendu qu’une seule toile de son vivant, dit-on). Dorénavant, l’art est une activité à laquelle chaque artiste donne sa propre définition, parfois au sien d’un groupe ou mouvement rassemblant quelques artistes utilisant des modalités comparables. De plus en plus souvent, il soulève des questions sociétales, dérange par des choix esthétiques novateurs, et met à l’épreuve celui qui regarde l’œuvre, dans sa compréhension du monde et dans sa propre relation aux autres.
Un art multiple
On nous l’avait annoncé: l’art devait mourir. Pourtant, pendant ces soixante dernières années, un très grand nombre de mouvements ou même de démarches individuelles ont vu le jour : gestes spontanés ou réfléchis, éphémères ou durables. L’art contemporain ne peut donc se définir en un seul mot, comme il ne peut se réduire à une succession de mouvements. Les artistes tentent, en groupe ou bien seuls, d’apporter leur pierre à l’édifice. Ces tentatives simultanées se contredisent parfois ou bien abondent dans le même sens. Il serait vain de chercher à citer ici tous les mouvements ayant existé.
L’œuvre face au public
L’exposition de l’œuvre (si exposition il y a) engage l’artiste face à son public. L’œuvre est donc exposée à la critique. L’institution qui montre l’œuvre (musée, galerie, collection privée ou publique…) entre aussi dans le processus de création de l’œuvre. Les lieux où public et œuvre peuvent se rencontrer se sont multipliés depuis les dernières décennies. À travers eux, les réflexions de l’artiste et les interrogations du public face à l’art contemporain se rejoignent. Le rôle des musées est d’acquérir, conserver et proposer au regard du plus grand nombre les œuvres d’art contemporaines. Mais l’art apparaît aussi hors des institutions consacrées : il touche au monumental urbain ou même rural, souvent dans le cadre d’une commande publique (bordures d’autoroute, place municipale…). Il intervient parfois dans des lieux surprenants (usines désaffectées, immeubles en démolition). II s’affiche sur les murs de la ville, ou bien encore il existe dans un geste quasiment privé et anodin (le temps d’une carte envoyée par la poste ou même d’un fax par exemple).
Le public, partie prenante de l’œuvre
Qu’ils occupent l’espace public (la rue), pour détourner le spectateur du musée qu’ils jugent trop privilégié, ou qu’ils restent à l’intérieur de ce musée, les artistes utilisent la critique comme moteur de la réflexion sur la création. Ils mettent en question la capacité de perception du spectateur, forcent celui-ci à être en permanence en éveil, non seulement dans un lieu destiné à l’art, mais partout. « C’est le regardeur qui fait l’oeuvre », disait déjà Marcel Duchamp (1887-1968). Depuis, diverses formes d’art donnent aux personnes du publicc un rôle de co-producteur de l’oeuvre, comme dans l’esthétique relationnelle défendue par Nicolas Bourriaud (1998).
L’œuvre d’art s’interroge sur elle-même, l’artiste se questionne sur son geste de créateur. À son tour, le public est amené à exercer son sens critique.
De la critique à la provocation
Certaines œuvres orientent leur critique sur l’époque et le contexte politico-social dans lequel elles naissent. Il s’agit souvent d’un cri de contestation poussé par l’artiste. Cela peut traduire une révolte, un malaise ou se résumer à une provocation. Nombreux sont les artistes contemporains qui considèrent qu’une fonction importante de l’art est de dénoncer, soulever une question ou tout simplement déranger (parfois par un bête pied de nez!).
Art et politique
Si l’art a toujours eu partie liée au monde politique (via des commandes, l’art officiel, les académies, etc.), il est devenu un mode de contestation de l’ordre politique dès les années de la guerre de 14-18 avec Dada, puis il a donné naissance à des mouvements ouvertement politisé et contestataire par exemple entre la Figuration critique et figuration narrative (Delivery, 2013), pour devenir aujourd’hui parfois ironique ou cynique par rapport à son rôle social et/ou politique.
Comment l’art est-il politique, se demande donc André Rouillé dans paris-art.fr.
… Ce qui porte à envisager Art et politique sous le regard des sciences sociales (Dufournet et al., 2007).
Les FRAC
Les FRAC, fonds régionaux d’art contemporain, sont des collections publiques réunissant des oeuvres d’artistes réalisées depuis les dernières décennies du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.
Ce sont des non seulement des collections patrimoniales mais aussi des lieux éducatifs.
De nombreux FRAC peuvent procéder à des prêts aux établissements scolaires, soit par contractualisation soit par emprunt dans des structures dédiées dites artothèques (équivalents des médiathèques pour le prêt d’oeuvres d’art).
Leur mission étant de dimension régionale, tout lycée du territoire peut demander à bénéficier des offres du FRAC (visites pédagogiques, ateliers, prêts, etc.), voire même des conventions permettant la mise en place de résidences d’artiste.
Les FRAC sont fédérés nationalement et disposent d’un site internet commun très ouvert et fourni : frac-platform.com.

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