Histoire des Arts

 
 

L’histoire des arts : accompagner les élèves dans un choix d’objets d’étude.

Dans la série humoristique Silex and the City, sur Arte, l’épisode « Rocher blanc sur fond blanc » (Julien Berjeaut, 2016) pourrait faire une bonne introduction à l’histoire des arts vue sous l’angle (réducteur) des arts plastiques. Mais plus largement, de quoi s’agit-il ?

Le contexte éducatif

Pour établir cette sous-page dans sa version 2021, nous avons repris certains éléments de langage à A. Balet, animateur du site hidabisca du collège Nelson Mandela.

1-Le contexte éducatif.

  • L’histoire des arts est enseignée tout au long de la scolarité, du primaire au lycée.
  • En lycée agricole, nous recevons donc des élèves qui sont en principe déjà dotés d’un bagage plus ou moins important en ce domaine.
  • Cependant, il sera important de repréciser (et faire énoncer par les élèves) quelques éléments-clés, c’est-à-dire indispensables à l’établissement et à la structuration de l’acquisition de connaissances et de sens critique :
  • les notions d’objet d’étude et de thématique, le vocabulaire spécifique à chacun des arts abordés, les méthodes d’analyse, feront l’objet d’un accompagnement dans lequel on fuira autant que possible les apports trop magistraux pour favoriser une pédagogie active, dans laquelle le savoir va se co-construire.
  • Cela devra donc faire l’objet d’une progression séquencée dans laquelle à chaque séance, les élèves seront amenés à travailler par eux-mêmes, en vue d’un but explicité par l’enseignant.e lors du lancement de la séance, but qui sera vérifié en fin d’activité afin d’ancrer les gains, les apports, les apprentissages, et ce en accord avec la logique capacitaire visée par le diplôme.
  • Autant dire que, dans une approche de pédagogie active, travailler l’expression orale et la communication interpersonnelle sera une dimension sous-jacente évidente… et incontournable.

2-Les thématiques, une corrélation entre des objets d’étude et des périodes abordées.

  • Comme la question de l’objet d’étude, celle de la période est aussi une entrée à clarifier d’emblée.
  • Un objet d’étude peut être une œuvre isolée, un ensemble d’œuvres (comme les Nymphéas de Monet, ou les études pour Guernica de Picasso, etc.), une thématique précise (les portraits dans le Pop Art, ou le rapport au paysage dans le Land Art, l’art engagé, etc.)
  • La période, c’est une autre entrée à cerner dans l’histoire des arts. Parmi les objets d’étude, deux seront pris dans l’art des deux derniers siècles (sans s’interdire le strictement contemporain), tout en variant les domaines de création (architecture, arts appliqués, arts du son, du visuel, de la scène, de l’espace…).
  • Il est important enfin que l’enseignant.e puisse permettre de mobiliser des thématiques, en les faisant émerger des réflexions collectives des élèves qu’on aura fait expliciter afin qu’ils se les approprient ensemble (thématiques accessoirement tissées avec des problématiques, selon le niveau de la classe).

3-Les objets d’étude, du champ artistique à l’analyse précise.

  • L’objet d’étude, que ce soit en arts visuels ou dans d’autres arts (du spectacle, musique, cinéma, danse…) devrait toujours être annoncé d’entrée de jeu, en introduction, qu’il s’agisse d’une séance didactique menée par l’enseignant.e ou d’une prestation orale d’un.e élève.
  • Il s’agit donc de penser l’introduction en caractérisant sommairement le champ artistique abordé, et l’œuvre (voire plusieurs) principalement prise en compte : auteur, titre, date, format (dimensions en arts visuels, durée…), le lieu de présentation ou de représentation, etc.
  • ensuite l’angle ou la thématique par où l’on aborde cette étude, ce qui conditionne l’analyse proposée puisqu’une même œuvre peut faire l’objet de plusieurs approches…
  • ensuite, le contexte de création de l’œuvre (vie de l’auteur, contexte historique, socio-politique, philosophique, etc.)
  • puis la nature et les caractéristiques esthétiques de l’œuvre sont décrites, en partant du plus général (forme, technique, instrumentation…) au particulier (style, spécificités, composition, choix esthétiques…),
  • il reste alors à en faire l’analyse : lui donner du sens (tant dans l’acception sensorielle que signifiante), c’est-à-dire l’expliquer, en créant du lien entre l’analyse descriptive qu’on vient de voir et la contextualisation de la création de l’objet : c’est là que sera la justification de l’objet d’étude (voir plus bas un exemple de structuration d’exposé d’élève).

4-Le vocabulaire, clé pour l’analyse et la justification.

  • Le vocabulaire spécifique du domaine est utilisé (et acquis) au fur et à mesure. Chaque domaine artistique a son propre vocabulaire. C’est sa maîtrise qui permettra d’approfondir les analyses, et de rendre explicite les liens entre des œuvres diverses.
  • A l’appui, un extrait, une projection, une reproduction… permet de pointer les différents éléments caractéristiques.
  • Les élèves ont l’occasion de travailler par eux-même l’approche d’œuvres, éventuellement en groupes (par thématiques, par problématiques, ou par périodes)
  • Le lien avec d’autres œuvres sera fait, autant que le permet le parcours culturel et artistique antérieur, afin de valoriser les connaissances acquises, dont l’expression passe par l’usage d’un vocabulaire adapté.

5-Le bilan des savoirs et des analyses produits.

  • Pour terminer une séance pédagogique ou une présentation d’élève, un bilan doit toujours être fait, il sert à expliciter les acquis, les idées développées, et/ou la porté de l’objet d’étude : importance dans l’histoire de l’art ou des idées, justification thématique, motivation personnelle (ou doute, ou rejet), mais aussi acquisitions, apprentissages et/ou compétences acquis et valorisés durant cette séance ou cette présentation.
  • C’est là que l’enseignant fait conscientiser et mémoriser les acquis de la séance, ou que l’élève synthétise les enjeux de son exposés.

6-La pédagogie active comme moteur.

  • En cours, il convient à chaque séance de faire travailler les élèves de manière à ce qu’ils se construisent eux-mêmes un corpus d’œuvres, une diversité dans leurs choix, une thématique (commune ou non à la classe ou à un groupe d’élèves.
  • Le séquençage de l’enseignement, c’est-à-dire la succession de plusieurs séances ayant une visée commune dans une même progression mais abordant à chaque fois un élément nouveau, permet de repérer les apports ou développements prévus (connaissances, vocabulaire, sens critique…), le travail demandé aux élèves (et selon quelle méthode et activité) et le rôle de l’enseignant (formes d’accompagnements, « institutionnalisation » des savoirs, aide à la prise de note ou à l’utilisation de documents…).
  • L’enseignant.e devra aussi anticiper sur les questions que les élèves pourraient lui poser.
  • Et l’élève auteur d’un exposé devra aussi anticiper les questions qui pourraient lui être posées.

A titre indicatif, un exposé d’élève pourrait être structuré ainsi :

  • 1- Introduire l’objet d’étude
  • 2- Présenter le contexte
  • 3- Décrire l’objet d’étude (ou les objets)
  • 4- Analyser
  • 5- Conclure

Ce qui peut se cartographier ainsi :

(adapté d’après A. Balet).

Ressources

Une sélection complémentaire de sites très riches de ressources pédagogiques sur les arts visuels :

Et maintenant… Arrêtez le blabla, passez à la pédagogie active, et aidez-vous de supports vidéo à mettre à disposition des élèves, pour commentaire, analyse, détournement…
 

Niveau 3ème, sur le site Lumni :

Pour changer, pensez à utiliser un jeu :

par exemple RENC’ART AVEC L’ART, aux éditions Minus :

  • 22 œuvres majeures de l’Histoire de l’Art
  • 3 façons de jouer pour alterner le plaisir d’apprendre
  • Une façon ludique d’apprendre les bases de l’Art
  • À partir de 5 ans pour jouer en famille
  • Avec un livret explicatif pour en savoir plus sur les œuvres et les artistes

Sans oublier les jeux en ligne consacrés aux arts ou à l’histoire de l’art, à proposer aux les plus jeunes élèves :

Et en clin-d’œil, pour nourrir la réflexion : « Art et créativité : le serious game est-il Dada ? », article de Hélène Michel et Isabelle Patroix (2016) publié dans The Conversation et agrémenté de teasers.

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