Le projet pédagogique

La projet pédagogique, ce serait l’objet d’un module de formation spécifique. Tout au moins peut-on rappeler ici les fondamentaux.

Il s’agit, en fait, de confronter les apprenant.e.s à une situation-problème (et aux sous-problèmes de cette situation-problème), afin de les amener à trouver collectivement les méthodes, moyens, actions, partenariats, évolutions, adaptations et/ou palliatifs qui permettront de dépasser chaque niveau de problème afin d’aboutir à un but : une production fixée à l’origine du projet. La socialisation, l’entraide, la recherche d’information

Une recherche sur votre navigateur vous permettra d’en savoir plus sur l’approche socio-constructiviste de l’éducation et ses principaux acteurs :

– des éducateurs / chercheurs qui ont travaillé de manière impactante à l’usage éducatif du projet : Dewey, Montessori, Freinet…

– des mouvements pédagogiques alternatifs : École vivante, Réseau École et Nature, CEMEA, Peuple et Culture, etc.

On pourra aussi trouver matière à réflexion et projection dans l’article “Des projets pour mieux apprendre ?” par Catherine Reverdy, Institut français de l’Éducation (IFÉ), publié dans Dossier d’actualité veille et analyses, n° 82, février 2013, et disponible en ligne sur le site de l’IFÉ (ENS Lyon).

On ne va donc pas s’attarder sur l’histoire, les chapelles, la jungle de l’éducation nouvelle, qui n’est plus si nouvelles que ça : retenons simplement que c’est une des formes de pédagogie active qui marque profondément l’activité d’enseignement-animation en éducation socio-culturelle.

Quant à choisir entre projet pédagogique et pédagogie de projet, rien de plus simple : une autre page de notre site aborde plus précisément le cadre spécifique de la pédagogie de projet.

On préférera ici donner un aperçu des apports, atouts et limites des pédagogies fondées sur le projet, envisager son évaluation, puis envisager le b.a.ba d’une proposition méthodologique pour l’enseignant.e / l’équipe qui ne saurait pas par quel bout aborder la construction d’un projet pédagogique.

Quel(s) intérêt(s) ?

Le projet pédagogique, la pédagogie de projet… quel(s) intérêt(s) ?

Ce qu’apporte un projet pédagogique :

  • un sujet d’étude motivant pour les apprenant.e.s, démarrant par une question intéressante, un problème à résoudre ;
  • un travail en équipes des apprenant.e.s, assisté par l’enseignant.e, dans un environnement authentique ;
  • une démarche anticipée, en partie planifiée par l’enseignant.e ;
  • une production concrète attendue, valorisée socialement, accessible au public
  • et dans le cas de la pédagogie de projet, une autonomie guidée des apprenant.e.s dans la détermination du sujet, de la démarche et de la réalisation.

L’approche didactique par le projet comporte des atouts et des limites :

  • elle est motivante pour les enseignant.e.s et les apprenant.e.s, qui la préfèrent généralement à une pédagogie plus “traditionnelle”, mais peuvent avoir du mal à s’y repérer (apprentissage non-formel inhabituel, énonciation des acquis floues, formalisation des connaissances imprécise, faiblesse des traces écrites, savoir-faire et savoir-être à conscientiser…) ;
  • les élèves peu autonomes rencontrent plus de difficultés dans de telles situations (quoi chercher, comment ? pour quels résultats ?), et l’enseignant.e doit particulièrement soigner leur assistance ;
  • elle permet une plus grande collaboration entre enseignant.e.s,
  • elle favorise une meilleure projection dans une attitude propice à l’apprentissage pour les apprenant.e.s ;
  • elle développe la créativiité des apprenant.e.s :
  • elle permet d’obtenir d’un peu meilleurs résultats à des épreuves standardisées que les autres modes d’enseignement ;
  • elle permet aux apprenant.e.s d’avoir de meilleures capacités de résolution de problèmes complexes, et de transfert de leurs compétences.

(Adapté d’après ESPE de Grenoble, Université Grenoble Alpes : cours en ligne « Projets et pédagogie de projet »)

Méthode : le b.a.ba

Proposition méthodologique pour définir les grandes lignes d’un projet pédagogique

à l’usage de l’enseignant.e / l’équipe qui ne saurait pas par quel bout aborder la construction d’un projet pédagogique (situation peu vraisemblable !).

1) Analyser la situation et identifier les limites afin de formuler une proposition réaliste :

  • identification de la situation-problème posée à l’enseignant.e ou à l’équipe, et ses corollaires (motivations, sollicitations, causes…)
  • acquisitions visées (enjeux de connaissances / apprentissages ; savoirs, savoir-être, savoir-faire précis)
  • contexte (enseignement, interdisciplinarité, animation, lieux, public…)
  • repérage des situations pédagogiques envisageables (référentiels, non affecté, animation…)
  • collecte d’informations complémentaires (à recueillir auprès de qui, par qui, comment ? )

=> formulation de la problématique à traiter et d’un questionnement sur la finalité visée, en vue de proposer des solutions (hypothèses, situations pédagogiques).

2) Établir un diagnostic des possibles

  • point sur l’« état de l’art » (savoirs existant sur le sujet envisagé)
  • hypothèses précédemment construites (modalités, publics, atouts, contraintes, limites, erreurs)
  • hypothèses nouvelles (personnelles, collaboratives)
  • usage d’outils d’éducation populaire pour aider à la conception / évaluation de projets
  • repérages des atouts didactiques des différentes hypothèses (liens éducatifs, modulaires, disciplinaires…)
  • constat / comparaison des acquisitions / apprentissages pour les différentes hypothèses

=> sélection des possibilités les plus favorables.

3) Identifier les ressources et les contraintes

  • ressources disponibles, accessibles dans l’environnement (humaines et matérielles)
  • limites et contraintes (humaines, institutionnelles, pratiques, matérielles, financières)
  • détermination des objectifs généraux du projet (dans la triangulation objectifs d’apprentissages / ressources / contraintes)
  • mise au clair des acquisitions / apprentissages attendus
  • chiffrage (coût, ressources, cofinancements)

=> écriture des modalités globales envisageables pour la solution choisie.

4- Définir le cadre précis du projet pédagogique

  • définition des actions au cœur du projet (déroulement / temporalité, activités nécessaires, rôles des apprenant.e.s / enseignant.e.s)
  • programmation et anticipation (modalités, outillage, transports, lieux, partenariats, rétroplanning, financement).
  • dispositif d’évaluation prévu (intermédiaire / final ; formatif / sommatif / certificatif ; auto-évaluation / évaluation partagée / évaluation par le.s professeur.e.s / par le bureau de l’ALESA)

=> rédaction fine du projet, conception des outils/supports didactiques nécessaires, budgétisation.

(Adapté d’après ESPE de Grenoble, Université Grenoble Alpes : cours en ligne « Projets et pédagogie de projet »)

L’évaluation du projet

Toute politique, y compris les déclinaisons de politiques éducatives mises en œuvre en éducation socio-culturelle, sont évaluables et nécessitent d’être évaluées.
A minima, quelques questions simples permettent à l’enseignant.e / l’équipe d’évaluer l’impact et la validité d’un projet, une fois celui-ci porté à son terme mais aussi en cours de parcours.

En publiant en 1998 Apprendre ensemble par projet avec l’ordinateur en réseau, Grégoire et Laferrière (Université Laval, Canada) avaient anticipé les possibilités qu’offre l’informatique dans les apprentissages. La version de 2001 de leur guide est disponible en ligne, ainsi qu’une version abrégée par Desnoyers. Ce guide n’est plus guère d’actualité, et cependant on peut garder en mémoire les pistes simples qu’il offre pour l’évaluation du projet :

« Un projet s’inscrit dans un continuum. Si un projet a été retenu, c’est qu’il avait un sens dans le cheminement d’apprentissage de la classe, qu’il soulevait l’intérêt des élèves et qu’il correspondait à des objectifs d’apprentissage jugés souhaitables ou, plus probablement, impératifs. Dans la maîtrise des connaissances, d’habiletés et d’attitudes, il a donc constitué un passage d’une étape à une autre. Quelle sera cette prochaine étape?

La réponse aux questions suivantes devrait permettre d’en baliser au moins l’orientation générale:

  • Qu’est-ce que le projet réalisé a, au juste, permis d’apprendre ?
  • Qu’est-ce qui aurait pu être fait autrement ou pourrait, dans l’avenir, être fait autrement ?
  • Quelles suites pourraient ou devraient être données à ce projet ?

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